jeudi 1 décembre 2011

LE PASTEUR ET LE PHARE


Il y avait une petite ville sur la côte ouest des Etats-Unis, sur les rives de l’océan Pacifique, prospère et progressiste. Elle n’était pas grande, mais elle avait des rues larges et propres, des parcs boisés et ses quartiers se développaient rapidement.
Le sable blanc de la plage était comme un collier entre les collines verdoyantes et la mer bleue. Et c’était là, dans la mer, que se trouvait la richesse du village: la pêche.
Chaque nuit, les bateaux balayaient les eaux de leurs filets, apportant une quantité si grande de poissons que de nombreuses usines s’y sont installées pour y industrialiser et exporter les produits de la pêche.
A l’entrée de la baie, il y avait un ancien phare qui pendant des années a rendu de précieux services pour guider les pêcheurs dans les nuits sombres de tempête, éclairant leur chemin sur la mer.
Dans cette ville, il y avait aussi une église, qui était d’ailleurs la seule église. Le pasteur luttait de toutes ses forces pour conscientiser les gens de l’Evangile et du Jugement de Dieu. Peu lui donnait de l’attention et encore moins assistaient à ses réunions. Mais l’homme ne se décourageait pas.
Il se levait tôt et passait un bon moment à prier sur l’autel, il visitait les malades, accueillait ceux qui venait le voir et il se chargeait aussi d’allumer le phare chaque jour ponctuellement à cinq heures de l’après-midi.
La ville se développait et les affaires augmentaient. Les bateaux étaient plus modernes et apportaient chaque fois plus de poissons. La mer était vraiment abondante. Plus les bateaux venaient, plus les poissons apparaissaient dans l’eau. Personne ne revenait avec le filet vide. Nuit claire ou nuit sombre, lorsqu’on tirait le filet, là se trouvait le précieux trésor qui donnait vie à cette ville.
Un beau samedi matin, le pasteur, qui avait déjà un certain âge, mourut. A l’exception des membres de l’église, personne ne l’avait remarqué. Sans aucunement appeler l’attention sur lui, ce laborieux soldat de l’Evangile est parti tel qu’il avait vécu.
Sentant cette perte, les membres de l’église envoyèrent une lettre au maire, lui demandant de faire venir un autre pasteur. Toutefois, aucune réponse ne leur fut donnée.
Le maire était trop occupé. Un grand marché de pêche était en train d’être construit pour répondre aux acheteurs de toute part. C’étaient principalement des représentants de grandes entreprises américaines qui venaient négocier d’importantes affaires. Il y avait aussi des projets pour une nouvelle école et l’expansion de l’hôpital. Avec autant de projets importants, il était encore difficile d’attirer l’attention de cet homme.
Lorsque tout semblait aller bien, la pêche a commencé à se faire rare. Les filets, qui venaient jadis remplis, ont commencé à arriver vides. Au début, on n’a pas donné d’importance à cela, car en fin de compte, les stocks étaient remplis. Mais, au fil du temps, le problème s’est aggravé.
Les bateaux étaient jetés à la mer, balayant chaque pouce d’eau, cependant, sans obtenir aucun succès.
Le marché était vide. Les usines ont fermé et les employés ont été renvoyés. La construction de l’école a été reportée, ainsi que la rénovation de l’hôpital. De nombreux experts ont été consultés, mais en vain. Personne n’était au courant, mais en réalité le poisson ne s’approchait plus des filets. Désespérés, les pécheurs continuaient leur lutte. Dans l’espoir d’un changement, ils sortaient tous les soirs pour aller à la pêche, et ce fut lors d’une de ces nuits qu’une tempête s’est rapidement formée sans qu’ils le notent. Bientôt, la mer fut bien agitée et le ciel, couvert de nuages, il n’y n’avait aucune lumière. Sans vision pour naviguer, l’un des bateaux, frappé par les vagues, fut violemment projeté contre le phare, qui, depuis la mort du pasteur, n’avait plus jamais été visité.
Le lendemain matin, le maire était effondré dans son cabinet. Il avait fait tout ce qui était en son pouvoir, sans succès. Pensif et tête baissée, il vit sur la table la lettre des membres de l’église, qui disait le suivant: «Monsieur le maire, nous, les membres de la communauté, venons vous informer du décès de notre pasteur. Dans son ministère, il priait chaque jour pour notre ville et suppliait Dieu qu’il ne manque jamais de poissons dans la mer. Inquiet de la situation des pêcheurs, il allumait aussi tous les après-midis le phare pour les guider dans les nuits noires. Il ne s’est jamais fatigué. Si nous n’avons pas un autre homme de Dieu qui bénisse la pêche et allume la lumière du phare, les poissons vont se faire rares et, par une nuit sombre, nos bateaux vont courir le risque de faire nauvrage, jetés par les vagues contre un rocher dans la mer. «
Le maire trouva ainsi la réponse qu’il cherchait. Les faits étaient désormais clairs et évidents, devant lui. «Mais comment n’ai-je jamais noté cet homme et son travail?» s’est-il questionné. Il a ainsi compris que le pasteur était comme le phare, qui ne lance pas la lumière sur lui-même mais sur les vagues de l’océan pour éclairer le chemin des hommes. Ce travail anonyme était d’une extraordinaire importance. Ainsi doit être le pasteur, un phare éclairé par Dieu. Il ne s’illumine pas à lui-même en quête de la gloire du monde, mais il lance sa lumière pour montrer aux hommes le chemin de Dieu. Dans leur clameur, les bénédictions arrivent et les problèmes sont évités.
Bien des fois, nous ne nous conscientisons de cela que lorsque nous les perdons et lorsque nous faisons face à des problèmes. Là, il nous reste juste à apprendre la leçon de l’importance de la clameur d’un homme de Dieu. Ce n’est pas ce que dit la parole du Seigneur?
 »Je cherche parmi eux un homme qui élève un mur, qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas; mais je n’en trouve point.» (Ezéchiel 22:30)
Avec la collaboration de: Ev. Freitas

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire